24 février 2014

LAYERING

(by Fal-bla-bla) 

Hivers 2007-2010.
Un sous-pull (espèce menacée que vous ne croiserez désormais que dans vos archives photo... fort heureusement), un pull et un cardigan.
Nous "empilions" les couches et nous trouvions cela très seyant.
Les températures, moins clémentes, l'exigeaient: le réchauffement climatique n'était alors qu'un vague concept, une vieille menace sans suite.
Vous me sentez glisser vers la tirade écologique?
Moi aussi. Ok, j'arrête.

Feu le sous-pull tenait chaud, donc.
 

Quelques années plus tard.
Mardi. Jour off.
Je déambule dans les allées du H&M local.
Portants bondés et bancals, chiffons en vrac, orgie textile.
La routine.
Et là, enfilade de mannequins graciles et un peu hautains - puisque quelque peu surélevés.
Ils me hèlent.
Vous connaissez la chanson:
"Pssst! Tendance en émergence".

Enfin, ce ne sont pas les mots du mannequin (rassurez vous, les mannequins ne parlent pas) mais la consigne martelée au visual merchandiser (esthète au pantalon étriqué, à la barbe au carré, au cheveu hirsute et aux binocles désuètes) et qu'il s'est échiné à appliquer à l'accessoire près, un jeudi matin, à l'abri des regards, quand n'errent dans le magasin que les fantômes de tendances répudiées qu'accompagne inlassablement le ballet de quelques étalagistes à peine réveillés. 

Les mannequins m'appellent donc.
Et puisque je sais résister à presque tout sauf à un tas de vêtements bien agencés, j'obtempère sans sourciller, le regard toutefois plissé, imitant l'œil de l'expert s'en allant disséquer un phénomène nouveau sur le terrain, loupe à la main et cape en tweed sur le dos. 

"Stop!", dis-je alors généralement aux personnes qui m'accompagnent en pareille circonstance: "tendance en émergence" (eh oui, je parle le visual merchandising moi aussi).

Long gilet loose. Grosse croix sur robe pull noire et cropped slim en pleather, pour le premier mannequin.

Le mannequin du fond reste dans le ton.
Un jean gris imprimé léopard retroussé sur des cut-out boots vertigineuses. Une chemise transparente sous laquelle on devine un crop top noir et par dessus le tout, un long cardigan qui flirte avec les mollets et une courte veste en skaï déboutonnée.


Le mannequin du milieu, lui, apporte davantage de cohérence à l'ensemble, arborant à merveille une robe maxi transparente sous laquelle on distingue une deuxième robe mini opaque. Pour peaufiner le tout, notre ami le visual merchandiser (ok, MON ami), a soigneusement déposé un manteau "robe de chambre" dont la ceinture tombe négligemment et la longueur flirte encore avec les mollets du mannequin botté.

Entre deux portants, j'analyse (pour changer...)

Les longueurs contrastent, clashent. Vous voyez où je veux en venir. Non?
 
Tout dépasse, se superpose dans un désordre souhaité et maitrisé.  

Le LAYERING est donc de retour.

Je jubile.

Et puis j'ai quand même voulu vérifier.
Parce que vous savez, il m'arrive souvent de sur-analyser, il arrive à mon cerveau sur-sollicité de divaguer, de s'emballer, d'aller plus vite que la musique et de tirer des conclusions hâtives sur tel ou tel sujet.

Mais une fois de plus mes "élucubrations" ont été confirmées:
quelqu'un, quelque part avait bien décidé de ressusciter le LAYERING.

La fameuse main invisible de la mode avait encore frappé:
 
Et dans la rue, ça donnerait ça:


www.refinery29.com & www.vogue.es 

La superposition s'opérerait par le bas cette fois.
Ce printemps puis cet automne, on jouerait donc avec les longueurs, si on était un tant soit peu avisée.

Des robes sur des pantalons.
Des jupes sous des robes.
De longs gilets sous des vestes.
Et des pantalons sur des pantalons.

Il y en aurait pour tous les goûts et toutes les audaces.

Le LAYERING serait à la portée de toutes.
 
Court sur long.
Long sur court.

Veillons toutefois à rester mesurées...
 

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